Impression de la fiche

Restauration hydromorphologique combinée d'une île et du lit de la Garonne

Création le 22/11/2018 ; 16:39:29     Dernière modification le 29/11/2018 ; 16:19:09
Le projet

Dans le cadre d’un Programme pluriannuel de gestion de la Garonne, le SIVOM des plaines et coteaux du Volvestre et les communes de Mauran et de Martres Tolosane ont réalisé un projet de restauration combinée des fonctionnalités du lit de la Garonne et d’une zone humide correspondant à la principale île du secteur, dans un tronçon court-circuité par un grand barrage hydro-électrique.

Mots clés : Hydromorphologie ; Berges - Zones humides ; Biodiversité

En quoi est-ce une bonne pratique ?

Il s’agit d’une action « 2 en 1 ». En effet, l’île d’Esquéril est une zone humide remarquable mais dépérissante du fait d’une formation alluvionnaire perchée, déconnectée de la dynamique fluviale, dans un secteur où le lit de la Garonne présente au contraire un grave déficit de matériaux alluvionnaires. L’action combinée vise à la fois à l’amélioration fonctionnelle des milieux humides par une redynamisation de l’île, tout en restaurant le plancher alluvial du fleuve à l’aval, enrichi par la remobilisation d’une partie des galets.

Localisation du territoire
Pays France/Francia/França Type Tronçon de rivière
Région Midi-Pyrénées Description du territoire île de 3,5 ha située dans le tronçon court-circuité du barrage EDF de Saint Vidian. Site totalement en DPF et inscrit dans les périmètres Natura 2000 de la Garonne
Bassin Garonne Références Directives Européennes (DCE ; Natura 2000) Directive Habitats : Garonne, Ariège, Hers, Salat, Pique et Neste ; Directive Oiseaux : vallée de la Garonne de Boussens à Carbonne
Commune Palaminy et Martres Tolosane Longueur (km) et / ou (ha) du territoire 3,5 ha
Durée et période
Durée 36 mois ; Année de début : 2015 ; Année de fin : 2017
Etapes du projet Diagnostic hydromorphologique et écologique ; Travaux de réouverture de chenaux de charriage sédimentaire ; premier suivi
Budget (€) 10500
Répartition du budget Etat (Plan Garonne – FNADT) : 50% ; AEAG : 15% ; Région : 15% ; EDF : 12% ; communes : 8%
Le partenaire du projet et les parties prenantes
Le porteur du projet SIVOM des plaines et coteaux du volvestre
  Organisme Statut Secteur % Participation
1 SIVOM des plaines et coteaux du Volvestre Maître d'ouvrage
2 Commune de Mauran 4 Co-décisionnaire avec le SIVOM
3 Commune de Martres Tolosane 4 Co-décisionnaire avec le SIVOM
4 Dréal de bassin et préfecture 31 50 Financière et assistance dossier de subvention
5 Agence de l'eau Adour Garonne 15 Financière et technique
6 Région Occitanie 15 Financière et technique
7 EDF 12 Financière et technique
8 Sméag Porter à connaissance, documents cadres, conseil technique
9 DDT31, CATEZH Garonne, Fédération de Pêche, AFB Conseil technique
Les objectifs du projet

L’île d’Esquéril présente une mosaïque d’habitats d’intérêt écologique pour l’écosystème Garonne, avec des saulaies diversifiées (habitat prioritaire Natura 2000), des franges de baldingère et le ruisseau l’Esquéril. L’île attire notamment les hérons (dont le Bihoreau gris, l’Aigrette garzette et la Grande aigrette inscrits à l’annexe 1 de la Directive Oiseaux) qui y trouvent une zone d’alimentation à proximité de leurs lieux de reproduction (héronnière) située dans la retenue du barrage. Toutefois, les saulaies vieillissent ou disparaissent du fait de leur déconnexion à la dynamique fluviale. Le ruisseau de l’Esquéril pâtit également d’un ensablement, aggravé par la formation d’embâcles. Plus globalement, ce tronçon de Garonne présente de fortes altérations hydromorphologiques. A l’aval se produit un décapage du plancher de galets, quasi-total à certains endroits, faisant apparaître la roche-mère argileuse, avec des incidences de diminution de la qualité biologique et de réchauffement des eaux. Si l’île d’Esquéril, située en tête de tronçon, apparaît comme un « gisement » sédimentaire, celui-ci reste toutefois difficilement remobilisable en l’état du fait de sa situation perchée. De plus, l’île est également impactée par une réduction des fonctionnalités de la zone humide affectant la régénération des habitats et leur humidification. Face à ce constat, les objectifs de gestion visent à l’amélioration fonctionnelle de la zone humide dans l’île tout en restaurant le plancher alluvial du fleuve enrichi par la remobilisation d’une partie des galets provenant de l’île.

Les enseignements du projet

Non spécifié

La méthode

Afin de redynamiser la zone humide et recharger le lit de la Garonne, le principe d’intervention a été de créer des chenaux qui contribuent à la régénération et l’humidification des milieux humides, et en même temps, à remobiliser une partie des galets de l’île vers l’aval. Ainsi, en 2016 deux chenaux de charriage ont été ouverts, en reprenant les tracés naturels marqués par les crues importantes de 2013 et 2014. Les travaux ont consisté en la scarification du sol sur une bande de 15 m de large afin de décompacter les sédiments et faire apparaître des granulométries variées (notamment la fraction en graviers très biogène mais malheureusement déficitaire dans ce secteur). Un chenal de 130m de long a ainsi été créé sur la périphérie de l’île, le second de 450m de long a été creusé au cœur de l’île, avec un abaissement du niveau du sol de plus d’un mètre sur la portion aval. Ces travaux, impressionnants au premier abord, sont rendus nécessaires si l’on souhaite des effets significatifs et durables. Les premières observations indiquent une remobilisation des galets dans les chenaux.

Les résultats

En 2015, le diagnostic écologique avait dressé l’état des milieux naturels et de la végétation en place, qui avait mis en évidence la dominance de la renouée du Japon et de l’armoise commune, traduisant le dysfonctionnement des saulaies. Suite aux travaux, après quelques coups d’eau en 2017 mais surtout les premières crues de 2018, les observations en cours indiquent un recul de la renouée du Japon dans les couloirs redynamisés, ainsi qu’une plus grande humidification comme en témoigne l’extension des zones à baldingère. En revanche, il est encore trop tôt pour évaluer les effets sur les saulaies. A noter aussi que la confluence de l’Esquéril a également bénéficié de cette redynamisation de l’île, avec un effet de chasse de l’ensablement du lit du ruisseau, certainement favorisé aussi par l’enlèvement d’un embâcle dans le cadre des travaux. La remobilisation des galets est observable via un suivi photographique diachronique et un marquage colorimétrique d’échantillons de galets, mais reste difficilement quantifiable. Enfin, bien que ce ne fût pas un objectif recherché initialement, l’un des effets positifs déjà observé lors d’un coup d’eau est la réduction du risque d’inondation au droit du camping installé directement en aval de l’île, grâce à la réduction des vitesses d’écoulement et de la hauteur d’eau lié à un meilleur étalement des eaux dans l’île.

Contact
Nom SIMON Paul
Fonction Chargé de mission
Email paul.simon@smeag.fr
Téléphone 0562727600
Adresse 61 rue Pierre Cazeneuve

31200   TOULOUSE   FRANCE
Site web http://www.smeag.fr